Au VIIIe siècle, les Chinois introduisirent au Japon les confiseries faites à partir de pâte de riz glutineux et de farine de blé. Ce fut une prodigieuse nouveauté pour les Japonais, qui s'étaient toujours accommodés, pour calmer leurs fringales de douceurs, de celles, naturelles, de la pêche, poire nashi, châtaigne séchée au soleil et plaquemine (kaki). Ce ne sera que plus tard, vers les Xlle, XlIle siècles, que l'on commença à fabriquer, à partir de fèves comme le azuki par exemple, une pâte rougeâtre. Là est d'ailleurs l'origine des confiseries japonaises traditionnelles, tellement appréciées de nos jours.
Au XVle siècle, les Portugais et les Espagnols montrèrent aux Japonais comment préparer des desserts à l'Européenne. Et dans la seconde moitié du XVlle siècle, l'art de confectionner des confiseries de style purement japonais connut un essor sans précédent, déclenché par une bonne production du sucre domestique, denrée jusque là importée. Il en résulta un art de la confiserie d'une incomparable élévation esthétique.
Moriyama Satchiko a confectionné pour vous ces adorables mignardises de patate douce, riches en carotène, que le corps transforme en vitamines A, vitamines C et fibres diététiques.
Tout d'abord, on aura besoin d'un linge, comme le chakin pour presser la purée de patates douces en petites boulettes. Le chakin est un linge de lin fin utilisé dans la cérémonie de thé pour essuyer les bols à thé, la bouilloire, après usage. Faute de chakin, on utilisera un coton étamine ou un mouchoir de coton.
On peut ajouter des abricots ou des raisins secs à la préparation, leur acidité se mariant idéalement avec la douceur naturelle de la patate douce. On pourra également dissoudre un colorant alimentaire rouge dans l'eau, pour teindre la moitié du mélange si un effet plus hautement décoratif est recherché. Ou bien encore, selon son goût personnel, ajouter du beurre ou de la crème. Autre possibilité: utiliser comme matière première le potiron ou des châtaignes au lieu de patates douces.
La passoire et le mortier sont des ustensiles de cuisine japonaise traditionnelle; il est toujours possible cependant de recourir au mélangeur ou au mixeur.
- Éplucher les patates douces - veiller à les éplucher assez loin afin d'obtenir une jolie couleur car elle s'affadit près de la pelure.
- Les découper en tranches de 3 cm d'épaisseur.
- Faire tremper les tranches dans l'eau pour les débarrasser de leur âpreté naturelle.
- Cuire à l'étuvée à chaleur vive.
- Passer les tranches immédiatement dans un presse purée. Si on les laisse refroidir, elles deviennent glutineuses et plus difficiles à travailler.
- Piler les patates douces au mortier avec une pincée de sel jusqu'à obtention d'une pâte uniforme. Le sel fait ressortir le côté sucré de la patate douce.
- Laver les raisins secs dans l'eau tiède ; bien les assécher avant de les incorporer à la purée de patate douce.
- Mouiller un chakin très fin ou, par défaut, un coton étamine ou un simple mouchoir de coton ; bien l'essorer ; l'étendre sur la paume de la main puis y déposer une petite boule de pâte.
- Envelopper la petite boule de pâte avec le linge et serrer le tout très fort en le tordant - cette opération s'appelle le "presse-chakin" - le chakin imprimera sur la surface de la boule de pâte un motif comme un tissus chiffonné caractéristique.
- Déployer le linge et déposer la friandise sur une assiette de service. Surmonter chaque chakin d'un raisin en décoration.
Pour le goüt - on peut ajouter une cuillerée de sucre
Pour la couleur - on peut incorporer à la purée un peu de thé vert en poudre (matcha)
Avec la collaboration de Kishi Asako, chroniqueur gastronomique et Moriyama Satchiko, diplômée de l'Académie de Confiserie de Tokyo
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