Tout commence à la Renaissance, en 1505, date à laquelle le moine vénitien Dom Bernardo Vincelli se serait installé à l’Abbaye de Fécamp en Normandie. Vincelli serait arrivé du mont Cassin, le monastère fondé en 529 par St Benoit de Nursie, créateur de l’ordre des bénédictins. Comme tous ses pairs, il appliqua à la lettre les préceptes de St Benoit : prières, travail manuel et intellectuel. Herboriste inspiré, Vincelli est également un esprit brillant. Recherchant l’élévation de l’esprit vers un niveau de conscience supérieur, il se passionne pour l’alchimie. À Fécamp, il réunit les meilleures conditions pour entreprendre ses recherches. Car les abbayes sont à cette époque de véritables pépinières de savants et la situation géographique particulière de Fécamp permet aux moines de trouver sur ses falaises quantité de plantes médicinales comme l’angélique, l’hysope ou la mélisse.

À la mort du moine, la réputation de son élixir aurait dépassé depuis longtemps les frontières normandes. Il aurait eu les faveurs de la cour de François 1er et le souverain en aurait fait son élixir préféré. Pendant près de trois siècles, les moines bénédictins de Fécamp auraient continué à le distiller.

1510, création de la recette. 1863, sa renaissance. En effet par un hasard miraculeux : Alexandre Le Grand, négociant en vin issu d’une vieille famille de Fécamp, redécouvre un vieux grimoire oublié dans la bibliothèque familiale. C’est le traité d’alchimie de Dom Bernardo Vincelli qui contient la recette du précieux élixir.

Travailleur acharné, Alexandre Le Grand réussit à la déchiffrer. Celle-ci était tombée dans l’oubli lorsque les moines, contraints à fuir la révolution et ses massacres, confiaient à des proches leurs ouvrages les plus précieux. En hommage à Dom Bernardo Vincelli, il la nomme Bénédictine. Garante des origines de la recette, la devise latine Deo Optimo Maximo (à Dieu, absolument bon, absolument grand) ornera chaque bouteille. Une devise dont les trois lettres rappellent également le Dom accolé au nom des moines bénédictins. Son caractère authentique n’échappera pas au regard d’artistes comme Gauguin, le douanier Rousseau ou Duchamp, qui iront jusqu’à représenter Bénédictine dans certaines de leurs oeuvres.

Un palais-usine dédié à Bénédictine : ce projet grandiose voit le jour en 1888, mis en oeuvre par Camille Albert, émule de Viollet-le-Duc, spécialiste du gothique. Mais là encore, le destin se montre imprévisible. À peine inauguré, le palais est en flammes. Qu’importe ! On rebâtira encore plus beau et encore plus grand. Bientôt, un nouveau palais ouvre ses portes. Mi-Gothique, mi-Renaissance, il étonne par son audace et son originalité. La flèche élancée de son campanile guide le voyageur approchant Fécamp. Quant à l’intérieur, la diversité et l’opulence des décors invitent le visiteur à découvrir les espaces dédiés entièrement à Bénédictine et à ses moines fondateurs. En témoignent les mille et un détails architecturaux comme autant d’hommages à l’héritage millénaire des moines. Ou la salle des abbés qui statufie treize des quarante-cinq moines-abbés que compta l’Abbaye de Fécamp.

D’abord, le maître herboriste sélectionne rigoureusement, dose précisément et compose quatre mélanges de différentes plantes et épices. C’est alors au maître de distillation d’officier. Les préparations sont infusées, lentement distillées, voire doublement distillées dans les alambics de cuivre qui datent de l’époque d’Alexandre Le Grand. Les 4 alcoolats obtenus, qu’on appelle les Esprits, vieillissent séparément pendant 3 mois en fûts de chêne avant d’être assemblés. Pendant 8 mois, les Esprits se mêlent et libèrent toute la puissance de leurs essences. Il faudra encore l’ajout de miel et d’infusion de safran minutieusement préparée, la chauffe de l’assemblage à 55° et son vieillissement en fûts de chêne pendant 4 mois, pour que l’alchimie opère. L’ultime composition enfin à maturité deux années plus tard, Bénédictine est née.

Bénédictine ne demande pas moins de 27 plantes et épices du monde entier. On en utilise certaines depuis des temps bibliques. La liste des origines de ces herbes peut se lire comme l’itinéraire d’un voyage autour du monde. Bénédictine sélectionne ces ingrédients sur les cinq continents avec la qualité comme seul et unique critère de choix. Vous pouvez essayer de reconnaître et d’identifier toutes les plantes et épices utilisées dans la recette de Bénédictine… Mais autant vous prévenir, le secret est bien gardé.

Une fois apprécié le bel ambre safrané de sa robe, vers quel parfum, quelle note, quelle saveur ira votre préférence ? Bénédictine a un arôme distinctif d’épices et d’agrumes distillant des notes de fraîcheur, adoucies par un soupçon de miel : un goût sans pareil se révèle à vos sens. Sa texture d’une extrême richesse enveloppe votre palais d’une sensation de moelleux incomparable.

Édition spéciale : Son design est inspiré des anciennes bouteilles de Bénédictine mais c’est son traitement contemporain qui donne à cette édition limitée cette facture haut de gamme. Le noir dominant est aussi un hommage à la couleur des habits de moines mais il est surtout le symbole du secret de la recette de Bénédictine. L’or est évidemment une référence à l’alchimie dont l’un des buts ultimes était la transmutation du plomb en or. Enfin les trois lettres D.O.M en majesté sur la bouteille valent pour Deo Optimo Maximo (à Dieu absolument bon, absolument grand), la devise des moines bénédictins.