Quatre générations de grands chefs, Sophie, André, Jacques et maintenant Anne, font de la Maison Pic, une des plus anciennes maisons de la gastronomie française. C'est une institution, une île heureuse dans un monde tourmenté. Le prince des gastronomes, Curnonsky, avait très tôt lancé son fameux : "il y a trois créateurs de la cuisine moderne : Escoffier, Pic, Point". D'ailleurs, ce n'était sans doute pas un hasard si les trois hommes étaient des amis.

Avant l'autoroute et les trains à grande vitesse, des excellences et même des rois, des écrivains, peintres savants, acteurs, mais aussi de fins gourmets anonymes recherchaient avec délectation l'étape de Valence. Ils n'étaient pas seuls. Et cela continue encore.

Trois générations de 3 étoiles
Anne-Sophie Pic est fille et petite fille de 3 étoiles. Elle redonne à la célèbre «Maison Pic» de Valence les 3 macarons. Ils avaient été gagnés puis perdus une première fois par son grand-père André en 1945. Le guide Michelin les avait ensuite accordés à Jacques Pic, le père d’Anne-Sophie, mais les avait retirés au restaurant en 1995, trois ans après sa mort.

A priori, c’est Alain Pic, le frère d’Anne-Sophie était destiné à reprendre l’institution culinaire familiale installée sur les bords de la N7 avant guerre. Mais la «dame de Pic» s’est imposée tout en douceur. «L’expérience ne se transmet pas, dit-elle d’une petite voix flûtée, mais je crois beaucoup au destin.»

Anne-Sophie Pic devient, en 2007, la seule femme trois étoilée de France. Un événement ! C’est la première fois depuis 1968 qu’une femme est ainsi récompensée, depuis que la 3ème étoile avait été retirée à la "mère" Brazier à Lyon.

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