Les Ukrainiens possèdent leur propre version de la paska. Cuisiné comme une brioche, c'est un gâteau très riche à base d'oeufs et de beurre. La paska était autrefois cuite au feu du bois mais à présent elle est préparée d’une façon plus moderne dans un four classique. Le jour de la cuisson de la paska était traditionnellement le jeudi précédent Pâques. On considérait que si la paska (cuite au levain) montait beaucoup, l’année suivante serait heureuse et qu’au contraire si elle ne montait pas, quelqu’un de la famille pourrait quitter ce monde.

La pyssanka (mot qui vient du verbe pyssaty signifiant écrire en ukrainien) fait partie de la tradition populaire depuis des siècles, avant que l’Ukraine ne soit officiellement christianisée en 988. L’œuf, à l’époque préchrétienne, symbolisait l’univers, le jaune représentant le soleil et le blanc la lune. Avec l’avènement du christianisme, l’œuf a été associé à Pâques, symbolisant la résurrection du Christ et la promesse d’une vie éternelle.

Une coutume agraire voulait que le paysan enterre une pyssanka dans le premier et le dernier sillon de son champ pour être assuré d’une bonne récolte. On en plaçait aussi dans les ruches pour avoir du miel, dans les étables pour la santé des animaux, dans le chaume des toits pour les protéger de la foudre, et à l’intérieur de la maison elle-même pour la protection de la famille. Les pyssanki agissent comme des talismans ou des porte-bonheur, mais ce sont aussi des signes de reconnaissance de l’identité culturelle ukrainienne.

C'est plus qu'une tradition. C'est un art. Les œufs les plus travaillés peuvent demander 3 à 4 heures de travail. Une légende ukrainienne dit que, tant qu’il y aura quelqu’un pour décorer des pyssanky (pluriel de pyssanka), le monde continuera d’exister !

On trouve aussi de la charcuterie et du lard (symboles de sacrifice), des produits laitiers comme du fromage blanc, du beurre (symbole de bonne santé) et du fromage dur (symbole de maternité), du sel (considéré comme porte bonheur), du raifort (qui fait pleurer une fois râpé rappelle que la vie n’est pas toujours douce et agréable), des betteraves représentant la terre nourricière. Dans certaines régions dont la Transcarpathie on y glisse une bouteille de vin mais ce produit est mal vu dans d’autres régions.

Une fois le panier rempli, on y ajoute une bougie que l’on allumera pendant la messe de bénédiction des paniers la veille de Pâques. En attendant, on le recouvre d'une écharpe blanche soigneusement brodée pour l'occasion.

Le contenu du panier représente très souvent, en petites portions les aliments qui seront dégustés au repas de Pâques. Une fois le panier béni, rien ne devra être jeté, même pas les coquilles d’œufs. On peut, par exemple, les enterrer dans le jardin en vue de se protéger contre les mauvais esprits ou pour appeler une bonne récolte.

Le gâteau pascal n'est pas le seul à trôner sur la table de Pâques. On y trouve aussi :

Entrée :

• Krashanky – Œufs de Pâques
• Kovbasy – Assiette de Charcuteries ukrainiennes 
• Paska – Brioche de Pâques
• Salade de Betterave à l’Ukrainienne
• Bouratchky au chrin (betteraves râpées au raifort) et les Bouratchky sucrés (betteraves râpées au sucre) pour accompagner toutes les charcuteries et les jambons boucanés à la fumée de bois fruitier.

Plat

• Côtelettes de porc accompagnées de pommes de terre nouvelles à l’aneth
• Studenyna - viande de porc dans sa gelée
• Salade de radis et d'oignons nouveaux

Dessert

• Syrna babka – Gâteau traditionnel ukrainien au fromage blanc

Gâteau pascal ukrainien