Tout sur le riz > L'importance du riz au Japon
Le riz est la céréale de base du Japon mais, au-delà d'un simple produit agricole, il symbolise de nombreuses facettes de l'existence japonaise
2 OOO ans de riziculture
De nombreux mots japonais se rapportent au riz et aux produits à base de riz tels que
o-kome (grains de riz),
o-sake (vin de riz),
et o-sembei (biscuits de riz)
sont assortis du préfixe « o », souvent ajouté aux noms des choses dignes de respect. Cet usage reflète le statut particulier, en fait presque sacré, dont bénéficient le riz et ses grains depuis les temps anciens. Même de nos jours, de nombreux Japonais tressaillent à la pensée de gaspiller du riz.
Les archéologues pensent que le riz a été cultivé pour la première fois au Japon il y a plus de 2 000 ans. Au cours de la période médiévale, lorsque les impôts fonciers étaient calculés et perçus sous la forme d'une certaine quantité de riz, cette céréale devait acquérir un statut spécial en tant que monnaie dans le marché national naissant.
Le riz est cultivé dans toute l'Asie du Sud-Est et dans d'autres régions plus chaudes que la plus grande partie du Japon. Adapter la culture du riz à un été relativement court a nécessité une préparation soigneuse et dès le XVlIle siècle les fermiers japonais ont commencé à développer de nouvelles variétés de riz plus résistantes au froid.
Ils ont découverts l'utilisation des canards sauvages dans les rizières. Ces derniers arrachent les mauvaises herbes. Ils courbent aussi le cou pour saisir et manger les insectes qui se trouvent dans le chaume du riz. Leurs déjections enrichissent la terre. De plus, les canards nagent à la surface des rizières toute l'année aussi, par leur va-et-vient, les plants se trouvent isolés, entourés d'eau et vigoureux.
Les croyances anciennes démontrent les pouvoirs mystiques du riz et se traduisent par de nombreux rites. Ainsi, pour purifier un terrain avant la construction d'une maison on procède à l'éparpillement de grains de riz pour chasser les esprits malfaisants. La place spéciale que le riz occupe dans les plats servis aux cérémonies de mariage et aux funérailles repose sur la croyance selon laquelle il rendrait possible la renaissance. On pensait autrefois que les o-nigin, des boules de riz cuit transportées depuis les temps anciens comme casse-croûte et toujours populaires aujourd'hui auprès des randonneurs et des voyageurs, recelaient des forces spirituelles puissantes et symbolisaient la forme de l'âme; c'est pourquoi des boules de riz sont souvent déposées sur les autels personnels et dans les sanctuaires comme offrandes aux dieux. Même la paille de riz serait empreinte d'un pouvoir spirituel. La paille de riz tressée sous forme de corde est utilisée dans la décoration des sanctuaires et la fabrication d'ornements et accessoires rituels.
Un proverbe dit que plus son grain est riche plus le riz courbe la tête. Alors que l'épi mûrit, l' extrémité de la tige se courbe sous son poids. Le proverbe suggère qu'un homme devrait montrer d'autant plus d'humilité â l'égard des autres que son pouvoir est grand.
Ce n'est pas une simple coincidence si le riz est lié à l'humilité. L'humilité, I'effacement et la volonté de céder sont des vertus japonaises traditionnelles et semblent correspondre à certains traits de l'esprit japonais: le désir d'éviter la confrontation et d'aboutir au consensus, avec parfois un prix à payer sous forme de désagréments non résolus. Dans la communauté internationale d'aujourd'hui, de telles tendances risquent d'être interprétées comme signes d'indécision, et de conduire quelquefois à critiquer ce qui peut passer pour des manières évasives.
De tels traits pourraient bien être l'héritage de plusieurs siècles d'efforts visant la mise en place des relations humaines stables nécessaires pour la riziculture qui demande une main-d'œuvre abondante. Dans les villages où la survie de tous dépendait de la coopération au niveau de l'irrigation et du labourage de parcelles de terre arable peu abondantes, année après année, I'effacement était une valeur reconnue, I'affirmation de soi, un risque qu'on ne pouvait pas se permettre de prendre. Aussi bien les sentiments que les droits de l'individu occupaient la seconde place après le bien-être du groupe.
Curieusement, malgré le rôle central joué par le riz dans la culture depuis les temps anciens, il aura fallu attendre les premières décennies de ce siècle pour qu'il devienne la céréale de base dans l'alimentation du citoyen moyen. Durant la plus grande partie de l'histoire du Japon, le riz était si précieux que seuls les membres de l'aristocratie, les riches marchands et les guerriers pouvaient se permettre d'en manger régulièrement. Le peuple, dans sa majorité, la plupart des fermiers même, consommaient de l'orge ou du millet, réservant le riz aux occasions spéciales.
Le Choix
- le Japonica à grains ronds qui "colle" à la cuisson. Il vient en différentes variétés dont le "Uruchimai"
- le "mochigome" que l'on utilise pour la confection des mochis
Parmi les produits alimentaires variés faits traditionnellement à partir de riz se trouvent
- les crackers (o-sembei),
- le vin de riz (o-sake),
- et le mirin, un vin doux pour la cuisson.
- Les enveloppes éliminées lors du polissage du riz sont utilisées comme milieu pour la préparation des nuhazuee (légumes salés indispensables dans l'alimentation traditionnelle).
Le respect traditionnel montré à l'égard du riz a aussi bien des aspects pratiques que mystiques. La croyance dans la céréale comme source d'énergie vitale unique a été confirmée par des découvertes scientifiques montrant que le riz était une source d'alimentation humaine presque parfaite, avec un équilibre idéal entre protéines, lipides et glucides. Le germe et le son, bien que souvent éliminés au cours du polissage, sont riches en vitamines (en particulier B1), en minéraux, en fibres et en enzymes. De telles découvertes ont aidé à renouveler l'intérêt pour le riz comme clef d'un régime sain.
Au Japon, dans le village de Hakuba dans la préfecture de Nagano, lorsque le printemps donne les premiers signes et que la neige commence à fondre, le contraste du blanc et noir produit sur les flancs des montagnes des formes variées et indiquent aux fermiers qu'il faut commencer à cultiver la terre. Près de la cîme du mont Habuka, lorsque la forme d'un grand cheval blanc se dessine, c'est le temps de planter le riz. Le riz est récolté en septembre et octobre.
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