Tout sur le genièvre > Petit histoire
Très loin dans le temps, on avait l'habitude d'enterrer les morts avec des récipients contenant de la nourriture et des breuvages afin qu'ils puissent se substenter et s'abreuver durant leur long voyage vers l'au-delà. C'est ainsi que les archéologues découvrirent dans les dépôts, des baies de genévrier qui servaient à parfumer la bière de nos ancêtres sur le continent européen.
Pline raconte qu'à Rome comme partout ailleurs, il est difficile et extrêmement coûteux de se procurer du véritable poivre. Nombreux sont ceux qui font sécher des baies de genévrier qui, en se ratatinant, prennent la forme et la grosseur d'un grain de poivre et parfume tout autant les aliments.
Les branches de genévrier étaient brûlées sur les places publiques durant les grandes épidémies. Au siècle dernier encore, on les brûlaient dans tous les hôpitaux de France lorsque survint en 1870 la grande épidémie de variole.
On utilisait les baies de genévrier pilées avec du chrome et de l'alum pour obtenir une teinture de couleur kaki ou brun crème selon la proportion des ingrédients.
Mais, pour la plupart des gens, les baies de genévrier sont associées au gin (appellation anglaise et diminutif), au genièvre (Europe) ou au pécket (typiquement belge). Cet alcool blanc si prisée en Belgique était déjà très à la mode au temps de Charlemagne, notamment à Liège qui donna naissance à un personnage historique dont les traits prononcés se retrouvent dans les masques du carnaval. Vous voulez en savoir l'histoire . et bien, Tchantchès (déformation enfantine de François) naquit, de façon miraculeuse, le 25 août 760, entre deux pavés du quartier d'Outre-Meuse. Les braves gens qui le trouvèrent furent merveilleusement étonnés de l'entendre chanter, dès son entrée dans la vie : "Allons, la mère Gaspard, encore un verre !".
C'était un bébé joufflu, goulu, riant sans cesse; toutefois, il boudait à la seule vue de l'eau; pour le rendre tout à fait aimable, son père adoptif lui faisait sucer un biscuit trempé dans du pécket; il le sevra avec un hareng saur et son pupille en contracta, pour le restant de ses jours, une soif inextinguible.
Qui n'a pas pris, au moins une fois dans sa vie, un gin tonic ou un martini! Cet alcool fait à partir de céréales doit son appellation parce qu'on ajoute, après distillation, 900 g de baies de genévrier pour 3 000 litres d'alcool pour l'aromatiser. Le processus de fabrication terminé, on obtient un alcool de 49 degrés appelé genièvre. Chaque litre d'alcool va rester 6 mois dans les cuves avant d'être mis en bouteille, excepté le "vieux malt " qui doit vieillir cinq ans dans des fûts de chêne neufs.
Illustration du haut
À gauche : Peinture de Pisanello : jeune fille avec une branche de genévrier
À droite : Ginevra de' Benci. Huile sur bois, 1474-1478,
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