Tout sur la Cardamome - Histoire

Étymologie
du grec Kardamômon, IVe siècle avant Jésus-Christ - une juxtaposition de kard qui signifie cresson de jardin amer et du mot amômon, mot oriental désignant une sorte d'épice après le retour d'Alexandre le Grand.

Il était une fois un roi persan qui possédait un cheval de bataille doux et fringuant, ayant toutes les qualités chevalines à une exception près: lorsque ses naseaux venaient à renifler une jument bien à point, il oubliait instantanément son rôle d'étalon militaire et abandonnait la bataille pour aller remplir son devoir biologique. Cela ne plaisait pas au cavalier qui était emporté au grand galop et désarçonné au moment opportun. "Je n'en peux plus", s'exclama un jour le roi. "Faites-le castrer qu'on en finisse! " Les palefreniers amenèrent le cheval dans la grande cour et, au moment où ils allaient le faire coucher sur le sol, la fenêtre du château s'ouvrit et la reine apparut, curieuse de savoir ce qui se passait. En apprenant le malheureux sort dont était frappé le cheval elle s'exclama: "Mais pourquoi ne lui fait-on pas boire 20 tasses de café par jour! C'est ce que fait le roi et je peux vous garantir que ça calme un homme!" En effet, on considérait le café comme une boisson qui jouait sur l'affaiblissement des capacités viriles et cette croyance était si bien ancrée dans l'esprit des gens qu'au Proche-Orient les gens moulaient leur café avec de la cardamome pour en contrebalancer l'effet. En Italie, au XVIIe siècle, il était de bon ton d'associer café et cardamome, mais aussi d'ajouter un soupçon de girofle et autres épices.

Avant d'enchanter le palais des gourmets, la "Graine des Anges" a longtemps été un intermédiaire du dialogue avec le divin. En Inde et au Pakistan, on offre encore des grains de cardamome aux dieux durant les fêtes religieuses. Son utilisation propitiatoire est constante à travers les âges et les religions : indispensable à la cuisson des offrandes, maîtrisée par les prêtres grecs et romains, la cardamome est essentielle à la purification des repas offerts aux dieux . Ses vapeurs odorantes accompagne la liturgie catholique des premiers siècles au point que Saint-Jérôme (au IVième siècle) en dénoncera l'usage impie.

Bien sûr, comme beaucoup d'épices, la cardamome est aussi (et surtout ?) réputée pour ses vertus aphrodisiaques et médicinales. "Un vin chaud aromatisé à la cardamome pulvérisée réveillerait un mort, lequel dit-on, irait tout droit voir les filles. En Grèce dans le même but, on en parfume les tartes ou les compotes . La savante Cléopâtre elle-même parfumait de cardamome les pièces de son palais à l'intention de Marc-Antoine. .