Tout sur l'ail > Petite histoire de l'ail
Origine: Asie centrale
Étymologie
du latin Allium - dérivé du celte All qui signifie chaud et de Sançum qui signifie cultivé.
Originaire des steppes de l'Asie centrale et cultivée au Moyen-Orient par les Sumériens il y a plus de 5 000 ans, l'ail fut introduit en France par Godefroy de Bouillon, chef de la première croisade, élu roi de Jérusalem en 1099 lorsqu'il revint au pays.
Pour ...
Chanté par Virgile et les poètes de l'antiquité, les Romains ont introduit l'ail en Europe au fur et à mesure de leurs campagnes. Le roi Henri IV en était si friand que, selon la tradition jurançonne, le bon roi avait du être baptisé avec une gousse d'ail. Malgré sa couronne, il aimait mettre la main à la pâte; il est devenu célèbre dans les cuisines avec sa poule au pot . truffée d'ail naturellement.
A la cour perse de Susa, on estimait la consommation quotidienne d'ail à 25 kg . imaginez l'odeur!
Ou contre...
La rose puante était vendue dans les grandes villes de Grèce et dans les cités romaines par les marchands ambulants. L'ail était l'emblème du prolétariat car aucun noble ne se serait abaissé à sentir l'ail! D'ailleurs, tout Grec voulant entrer au temple de Cybèle, la mère des dieux, était soumis à "l'ailosomètre", un contrôle d'haleine très strict.
Horace explique que l'ail peut être absorbé par les estomacs cuirassés des travailleurs mais pourrait causer des malaises chez ceux qui s'adonnent à une cuisine toute en finesse.Vous empestez l'ail! Sortez! Tel était le jugement irrévocable qui pouvait tomber sur n'importe quel chevalier qui osait venir à la cour du roi Alphonse de Castille, l'haleine chargé d'ail. I1 était frappé d'interdit et ne devait adresser la parole aux autres courtisans pendant une semaine entière. Cela se passait en l'an 1300.
On retrouve la trace de l'ail sacré au IIIe millénaire alors qu'on l'offrait aux dieux et qu'on en peignait les murs des tombes.
Que ce soit l'époque des grands pharaons d'Égypte, ou celle des premières dynasties chinoises, l'ail était un aliment, une médecine et une offrande. On retrouve sa présence dans la tombe de Toutankhamon et dans l'enceinte du complexe funéraire de Saqqarah dans le cimetière des animaux sacrés (vaste nécropole située dans la région de Memphis) ainsi que sur les inscriptions dans la pyramide de Gizeh.
L'ail renferme-t-il le secret des grandes pyramides
L'Égypte ne serait pas l'Égypte sans les grandes pyramides mais sans ail . y aurait-il eu des pyramides! C'est la question que l'on doit se poser lorsqu'on considère l'importance de l'ail au pays des pharaons. Près de 3 000 ans avant Jésus-Christ, les contremaîtres gavaient d'ail les ouvriers engagés dans la construction des pyramides et temples des grands pharaons d'Égypte pour leur donner plus de vigueur à l'ouvrage sans augmenter leur ration alimentaire.
Hérodote (484-425 av. J.-C.), parvenu aux pieds des trois célèbres pyramides (1) s'enthousiasme comme n'importe quel touriste sur l'ampleur des travaux réalisés pour construire de tels monuments en quinconce. I1 apprend et rapporte que les hiéroglyphes célèbrent la toute puissance de l'ail. Cette soif de vie et de puissance après la mort pousse Kheops à vendre sa fille au bordel. "Lorsqu'il eut besoin d'argent", rapporte Hérodote, "il fit entrer sa fille dans une maison malfamée . elle arriva à gagner la somme que son père exigeait. Elle voulut se faire construire un ouvrage et demanda à chaque homme qui venait à elle de lui donner une pierre" . une façon comme une autre de réunir 1 600 talents d'argent, soit 40 tonnes d'argent, afin d'acheter l'ail, l'oignon rouge et le radis noir indispensables à la nourriture des esclaves qui produisait un meilleur rendement qu'un coup de fouet. I1 faut dire qu'en posant sa pierre, l'humble fellah gagnait une parcelle d'éternité. 100 000 ouvriers travaillaient au chantier pour monter 200 blocs de pierre par jour. Ils étaient relevés tous les trois mois.
(1) Kheops est monté sur le trône en l'an 2 600 avant notre ère et marque la 4e dynastie sous l'Ancien régime. Cette pyramide de 147 m possède un escalier dressé vers le ciel, une forme architecturale pour permettre au pharaon de s'élever vers les dieux et d'obtenir une place importante dans la vie après la mort. Elle domine les deux autres pyramides, celle de son fils Kephren (144 m) et celle du fils de Kephren Mikerinus (62 m).
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