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Le Nouvel An iranien
Le Nouvel An iranien
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Saveurs d'Iran > Le Nouvel An iranien se fête en mars et marque l'arrivée du printemps
Collaboration: Suzanne Khatami et Najmieh Batman

Le premier mois de l'année iranienne est « favardine » que les astrologues ont fixé le 21 ou le 22 mars selon les années, au calendrier grégorien, et marque aussi le début du printemps.

L'origine légendaire de notre calendrier est chantée dans Le Livre du Roi par le poète Ferdùsi. Le roi Djamchide avait vaincu des géants maléfiques qui faisaient régner la terreur dans le pays. Djamchide les contraignit à le porter assis sur son trône, durant toute une journée, de la ville de Damavande à celle de Babol. À la vue du triomphal cortège du roi victorieux dominant les géants asservis, ses sujets grandement surpris et admiratifs lui couvrirent la tête de pierres précieuses et appelèrent ce jour béni << Noukrouz », c' est-à--dire « Point du Jour » . Au fil des siècles , ce mot s' est altéré en <<Norouz » ce qui signifie « Nouveau Jour ». Cest ainsi que nous appelons les fêtes qui marquent le début de chaque année nouvelle.

Historiquement, le « Norouz » remonte à la dynastie des Sassanides. Le premier jour de l'année était également la fête du roi: les impôts perçus lui étaient apportés et on frappait les pièces d' or à son effigie . La « Maison du Feu », foyer secret des Zoroastriens , était soigneusement lavée, rangée et décorée. Car le soir du dernier mardi de l'année, appelé « chabeh tchahar-chanbeh soury », c'était la fête du Feu. Sur chaque grande place étaient allumés des brasiers par-dessus lesquels les habitants bondissaient en criant aux flammes: « Sorkhié to az man va zardié man za to », ce qui signifie: « Donne-moi ta belle couleur rouge et prends en échange ma pâleur maladive ! ».

Puis on faisait éclater des pétards et partir les feux d'artifice. Beaucoup, parmi lesquels surtout des enfants, se voilaient d'un « tchador » et parcouraient les ruelles de la ville en tapant sur des casseroles avec une cuillère pour annoncer le dernier mardi de l'année. Ils allaient, de porte en porte, pour recevoir des friandises. Les artistes de la cité, déguisés en nègre et vêtus du « hadji firouz », habits aux couleurs très vives, défilaient en chantant et en dansant pour égayer les habitants et les avertir, s'il en était nécessaire, de l'approche de la nouvelle année.

La veille du Jour de l'An, tous se levaient très tôt pour se rendre au bord des rivières, vers les sources, les puits et les points d'eau afin d'y célébrer la fête de l'Eau en jouant et en s'aspergeant mutuellement. Une foisce rite purificateur accompli par ces ablutions, avant tout échange de paroles, il fallait manger un aliment sucré, symbole de douceur et de joie.

Ces coutumes et cérémonies du « Norouz » n'ont pas disparu. Quinze jours avant la nouvelle année, les femmes font le grand nettoyage et ornent les maisons. Elles préparent les robes nouvelles, les pâtisseries et les graines qu'on fera germer en signe de renouveau. Dans chaque demeure, le « sôfreh » de « haîte sine » est installé. « Haîte sine » signifie sept choses dont le nom commence par « S ». Depuis la plus haute antiquité en Iran, sept est un chiffre sacré. Sur un plateau posé sur ce « sôfreh », on trouvera donc selon les régions ou les coutumes familiales:

  • « SABZI » de la verdure - en général du blé germé ou des fines herbes
  • « SENDJED » (olives de Bohême),
  • « SABZEH » (germes verts),
  • « SIBE » (pommes) ,
  • « SERKEH » (vinaigre) - symbole de fermentation
  • «Sir » (ail) - pour chasser les mauvais esprits
  • « SUMAC » (sumac), une épice souvent utilisée dans le Chelo kabob - symbole de bonne vie
  • « SAM ANOU » (mets fait de jus de blé et de farine).
  • «Sekeh », une pièce d'or et d'argent - symbole de richesse
  • «Samanu », une sucrerie ressemblant au halva

Y sont également exposés un Coran, le recueil de poèmes de Hatez, un bol d'eau où flotte une feuille verte, un bol de lait, un bol de crème fraîche, un autre contenant des œufs coloriés, un bocal de poissons rouges et un flacon d'eau de rose.

Enfin, autour d'un miroir, deux chandeliers portent autant de bougies que la famille compte d'enfants. « Haîte sine » était le nom de sept anges de bon augure. Ils étaient annonciateurs de santé, félicité, prospérité, bonheur, splendeur, joie et beauté, souhaits que l'on retrouve peints sur des panneaux.

Le sôtreh » de « haÎte sine » présente aussi sept choses dont le nom commence par « M », c'est « haîte mime »:

  • « MIVEH » (fruits),
  • « MORGH » (poulet),
  • « MAHI » (poisson),
  • « MASTE» (yoghourt),
  • « MEY » (vin),
  • « MOUSIR » (échalotes),
  • « MEY GOU » (crevettes).

A ces denrées, s'ajoutent des pâtisseries, des fruits et sept branches noueuses d'arbres, olivier, saule ou grenadier, que l'on s'offrira les uns aux autres en se souhaitant du bonheur pour la nouvelle année.

Assis autour du « sôfreh », les membres de la famille et les amis attendent la « transition » du nouvel an (« Tahvil ») en chantant des cantiques et des airs traditionnels et en récitant des sourates du Coran et des poèmes de Hafez. A un moment donné, I'aïeul se lève, donne à chacun trois cuillères de miel ou une pâtisserie sucrée, une pièce d'or ou d'argent, trois feuilles vertes et félicite, embrasse, souhaite à tous du bonheur pour l'année nouvelle.

Le treizième jour de « favardine », les familles au grand complet, emportant les plats de germes verts, quitteront en procession les maisons pour un pique-nique dans un lieu verdoyant et aéré. Les germes seront jetés dans l'eau très loin des demeures pour en éloigner le mauvais sort. Ce jour joyeux qui se passe au milieu des danses et des chants se nomme « sizdeh-bedar ». Il clôture les fêtes du « Norouz ».

TCHAMÉ EIEDÉ NOROUZ

Au dîner du jour de l'an, on sert surtout du poisson et des nouilles qui sont gages de bonheur. Le menu traditionnel est le suivant:

Sabzi polo va mahi - riz aux fines herbes et au poisson
Koukou sabzi - gratin aux fines herbes
Rechteh polo - riz aux nouilles

Nane va panir va sabzi khordan
crudités, pain, fromage blanc de chèvre ou de vache

Salade
Maste - Yogourt
Torchi - Conserves
Moraba - Confitures

Nouch-e-djan Que vous ayez le plaisir de goûter.

 
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Illustration de l’artiste irano-américaine Rashin Kheiriyeh: cf. son portrait.

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