Balade gourmande en Italie > La cuisine de Sicile
La cuisine sicilienne est un combiné d'influences méditerranéennes, italiennes, arabes, mélange délicieux de saveurs et de cultures. Tous les conquérants passés sur l'île lui ont cédé quelque chose de leur patrimoine gourmand.
Sa position géographique a favorisé la rencontre de peuples et civilisations: le climat très doux, les terrains fertiles et la richesse de la mer ont inspiré des mariages exceptionnels d'ingrédients locaux et importés.
Les Siciliens mangent également des pâtes, comme la pasta con le sarde (aux sardines) ou au masculini (tout petits anchois). En Sicile, comme partout ailleurs, la cuisine populaire a ses rites et ses tours de main. Ici, pour égoutter les pâtes, on les sort de la marmite avec une grande fourchette en bois et on les met directement dans le plat de service. S’il est prévu, on saupoudre les pâtes de fromage râpé avant de les napper de sauce. On les sert toujours avec juste ce qu’il faut d’eau de cuisson pour qu’elles restent “gridda” (frétillantes). Le nom de certaines recettes dévoile des origines lointaines. Les “tummula” (timbales), par exemple, seraient un souvenir de Thummel, un émir arabe qui vécut longtemps sur l’île ; les pâtes à l'aubergine - alla Norma - sont un hommage à Bellini, né en Catanie.
C'est le pays des pâtes. Le riz, c'est pour les gens du Nord. Jugé peu substantiel et pas assez nourrissant pour permettre aux hommes de travailler la terre, on le réservait aux malades. Mais, si vous passez en Sicile en décembre, surtout à la Sainte Lucie, vous serez surpris de voir apparaître du riz au menu. La légende raconte qu’en 1636, alors que l’île criait famine et que les greniers étaient vides, une violente tempête obligea un navire chargé de riz et de blé à se réfugier dans le port de Syracuse; c’était le 12 décembre, on y vit le signe de la providence. Depuis lors, à cette date, dans presque toute la Sicile, on mange des plats, salés et sucrés, à base de riz et de blé: “arancine” (boule de tomate, carotte, œuf, mozzarella / photo) , timbales, “cuccia”( plat salé sucré à base de riz et de blé), beignets et gâteaux...
En Sicile, les soupes ne sont presque jamais liquides - à l’exception bien sûr du “brodo”, le bouillon. Jamais vous ne trouverez une soupe de légumes... juste avec des légumes. On y met toujours des pâtes dont la forme et le format varient en fonction des ingrédients. Le plus souvent, elles sont courtes et en forme de petits cylindres striés assez grands pour enrober les légumes. On choisira des “ave maria” pour accompagner une soupe de lentilles, des “pater nos ter” dans la soupe de haricots et des “attuppateddi” pour les pois chiches.
Puis il y a les légumes: brocolis, asperges sauvages, aubergines, câpres, olives. À l'évidence, les Siciliens ne pouvaient ignorer le poisson et les fruits de mer. Le choix en est extrêmement varié. Cela va des sardines au thon et à l'espadon en passant par les langoustes. Les viandes sont souvent relevées de sauces piquantes. Goûtez à l'opulent farsumagru de veau farci et aux polpettoni variés; on mange aussi pas mal de lapin et d'agneau.
Les fromages sont les mêmes que dans le reste de l'Italie du Sud: provoloni, cacciocavalli, ricotte et pecorini.
« Cassate », « torroni », « cannoli » : il est impossible de résister à l'enchantement que procure la vitrine d'une pâtisserie sicilienne avec son triomphe de couleurs et de parfums. Il est encore plus difficile de ne pas se laisser tenter par la dégustation d'au moins une de ces merveilles, à l'intérieur desquelles est contenue toute la saveur d'une civilisation vieille de plusieurs millénaires. Formes et recettes se transmettent intactes depuis des siècles,en perpétuant une tradition unique au monde : chaque gâteau, en Sicile, aune histoire à raconter où se mêlent légende et réalité.
Anciennement, les pâtisseries étaient faites par les religieuses dans les couvents. L’art de préparer le massepain, appelé aussi gelée royale (“pasta reale”), et la cassate fut transmis à des religieuses par les Arabes au XIIIe siècle. L’on raconte même que, craignant qu’elles soient détournées des fonctions religieuses, le synode diocésain de Mazara del Vallo fit interdiction aux sœurs de préparer ces pâtisseries pendant la semaine sainte.
Si la cassata et les granite ont atteint une renommée internationale; moins connus mais tout aussi délicieux, essayez les amaretti (macarons aux amandes), les sfinci à l'anis, les cannoli de ricotta ou les agnelli pasquali.
Une grande partie des DOC est représentée par le Marsala, un vin créé il y a deux siècles par les négociants anglais. Le Marsala reste la fierté de la Sicile et connaît depuis peu un regain d'intérêt parmi les connaisseurs, qui favorisent le Marsala Vergine sec et le Superiore Riserva aux arômes chaudement complexes qui le place parmi les meilleurs vins fortifiés d'Europe.
La seule autre DOC produite en quantité significative en Sicile est le pale et sec Bianco d'Alcamo, qui fait maintenant partie de l'appellation plus large Alcamo. Le Moscato di Pantelleria, issu de l'île au large des côtes tunisienne, est parmi les plus riches et les plus estimés des vins doux italiens dans ses versions Naturale et Passito Extra. Le Malvasia delle Lipari, les îles volcaniques Eoliennes est un vin de dessert aussi rare qu'exquis.
Le vin blanc sec et le vin rouge de l'Etna, dont les vignes se situent sur les pentes du volcan, peuvent montrer de la classe, de même que le rouge pâle bien que puissant Cerasuolo di Vittoria. Notons aussi le Faro rouge sec, les Moscatos de Noto et de Syracuse doux, les appellations Contessa Entellina, Eloro, Menfi, Sciacca, Sambuca di Sicilia, Contea di Sclafani et Santa Magherita Belice.
Certains des meilleurs vins de l'île restent issus des cépages locaux notamment de Nero d'Avola (ou Calabrese), Nerello Mascalese et Perricone (ou Pignatello) pour les rouges, et Inzolia et Grecanico pour les blancs.
-
Recettes
-
Produits
-
Recevoir
-
Chefs
-
Pratique
-
Lexiques